The filmmaker’s story, as told by his daughter, relates the testimonies of his friends, family, and his close associates. The film traces the childhood, youth and work of filmmaker Souleymane Cissé, his relationship with his family, colleagues and friends.
Ce film retrace l'enfance, la jeunesse et le travail du réalisateur malien Souleymane Cissé. Son rapport avec sa famille, ses collègues et ses amis.
L'histoire d'un cinéaste racontée par sa fille. À travers le témoignage de ses amis, de sa famille et de ses proches collaborateurs, ce film retrace la vie de Souleymane Cissé de son enfance à aujourd'hui.
Excerpt of the interview by Falila Gbadamassi (Franceinfo) with the filmmaker duo of the Cissé family, Fatou and Souleymanne Cissé - Translation from French by Beti Ellerson
Franceinfo: What inspired you to make this documentary about your father? Did you think that he had not been given enough recognition?
Fatou Cissé: No, I just wanted to pay tribute to him now, during his lifetime. After that one thing led to another. I didn't imagine that the film would come to Cannes, for example. Which is a very good thing!
Franceinfo: The documentary is in Bambara. It is therefore aimed first of all at Malians. What did you want to tell them about your father?
Fatou Cissé: I find it natural for us to speak in Bambara. It is the mother tongue. I wanted the Malian population, then everyone else, to really understand who he is. I touch on his childhood, his relationships with his family, his connections with his colleagues. I wanted people to know the man behind the celebrity. Furthermore, I work with him, so I know the difficulties he encountered in the exercise of his profession.
Franceinfo: Souleymane Cissé, it was your big brother who introduced you to cinema...
Souleymane Cissé: When I was 5, I would cry so that he would take me to the cinema house, which he did. And something clicked. Growing up, I was moved by a curiosity that established itself within me. I wanted to see and understand, an obsession that cinema allowed me to satisfy.
Franceinfo: For your father, cinema is a family affair, because his brother financed his films and he discussed his film projects with his family. But this profession has at the same time separated him from his children. How did you cope with this situation?
Fatou Cissé: It's true that cinema has always been his passion, which goes hand in hand with sacrifices. He was sometime away from his family but he always had his heart with us. We're not going to blame him for that. And then, we must not forget that when they were younger, they were pioneers who fought, in their own way, for their country. His objective never changed and we accepted it.
Souleymane Cissé: as I say, it's a crazy job. When we are in it, it is all that we think about. I have no regrets except having been a dad who was never there, and for that, I apologize to my children.
Franceinfo: Your film is a tribute to your father, but it is also about your mother, Dounamba Dany Coulibaly, who is now deceased...
Fatou Cissé: She died while I was shooting the film. Also, speaking of Den Muso (The Young Girl, 1975) which was my father's first feature film, it was perfectly normal to put the spotlight on the main actress, my mother.
Souleymane Cissé: when Den Muso came out, I was imprisoned and her mother gave birth to Fatou. It was after that that I got back my freedom and did all that I could do. When she was a kid, every time I left, there were problems. There was an incredible attachment that we share and that she won't dare tell you about. When Fatou says that she pays homage to me, I feel, however, that it is to the whole Cissé family that she pays homage. In this film, she talks about her mother, my mother, everyone.
Extrait d’entretien de Falila Gbadamassi (Franceinfo) avec le duo de réalisateurs de la famille Cissé, Fatou et Souleymane Cissé)
https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/mali/hommage-d-une-fille-a-son-pere-fatou-cisse-signe-le-portrait-de-souleymane-cisse-et-d-une-famille-dediee-au-cinema_5171683.html
Franceinfo : qu'est-ce qui vous a poussée à faire ce documentaire sur votre père ? Vous trouviez qu'on ne lui rendait pas assez hommage ?
Fatou Cissé : non, je voulais tout simplement lui rendre hommage maintenant, de son vivant. Après, les choses se sont enchaînées. Je ne savais pas que le film viendrait à Cannes, par exemple. Ce qui est une très bonne chose.
Fatou Cissé : Le documentaire est en bambara. Il s'adresse donc d'abord aux Maliens. Que vouliez-vous leur dire à propos de votre père ?
Fatou Cissé : je trouve naturel que l’on parle en bambara. C’est la langue maternelle. Je voulais que la population malienne, puis les autres, comprennent réellement qui il est. J’effleure son enfance, ses relations avec sa famille, ses liens avec ses collègues… Je voulais qu'on sache qui est l’homme derrière la célébrité. En plus de cela, je travaille avec lui, donc je connais les difficultés qu'il a rencontrées dans l'exercice de son métier.
Souleymane Cissé, c'est votre grand-frère qui vous fait découvrir le cinéma...
Souleymane Cissé : quand j’avais 5 ans, je pleurais pour qu’il m’emmène au cinéma. Ce qu’il a fait. Cela a été un déclic. En grandissant, j’étais mu par une curiosité qui s’est installée en moi. Je voulais voir et comprendre, une obsession que le cinéma m’a permis de satisfaire.
Pour votre père, le cinéma est une histoire de famille, parce que son frère a financé ses films et qu'il discutait de ses projets cinématographiques avec sa famille. Mais ce métier l'a en même temps éloigné de ses enfants. Comment avez-vous géré cette situation ?
Fatou Cissé : c’est vrai que le cinéma a toujours été sa passion. Ce qui rime avec sacrifices. Il était parfois loin de sa famille mais toujours de cœur avec nous. Nous n’allons pas le blâmer pour cela. Et puis, il faut dire que plus jeunes, ils étaient des pionniers qui se battaient, à leur manière, pour leur pays. Son objectif n'a jamais changé et nous l'avons accepté.
Souleymane Cissé : comme je le dis, c'est un métier de fou. Quand on y est, on ne pense qu'à ça. Je n'ai pas de regrets sinon celui d'avoir été un papa qui n'était jamais là et pour cela, je présente des excuses à mes enfants.
Fatou Cissé : Votre film est un hommage à votre père mais il concerne aussi votre mère, Dounamba Dany Coulibaly, aujourd'hui disparue...
Fatou Cissé : elle est décédée pendant que je tournais le film. Par ailleurs, en parlant de Den Muso (La Jeune fille, 1975) qui est le premier long métrage de mon père, c'était tout à fait normal de mettre en avant son actrice principale, ma mère.
Souleymane Cissé : quand Den Muso est sorti, j'ai été emprisonné et sa mère a donné naissance à Fatou. C'est après cela que j'ai recouvré la liberté et que j'ai fait tout ce que j'ai pu faire. Quand elle était gosse, chaque fois que je partais, c'était des problèmes. Il y avait un incroyable attachement que nous partageons et dont elle n'osera pas vous parler. Quand Fatou dit qu'elle me rend hommage, je crois plutôt que c'est à toute la famille Cissé qu'elle rend hommage. Dans ce film, elle parle de sa maman, de ma maman, de tout le monde.
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