Aufaitmaroc - 04 décembre 2011 - English translation
Le monde du cinéma en émoi suite à la disparition de Nouzha Drissi: "Nous venons de perdre une grande dame"
Le Festival International du Film de Marrakech apprenait dimanche matin une bien triste nouvelle, celle du décès dans un accident de la circulation de Nouzha Drissi, cinéaste et fondatrice du Festival de documentaires FIDA DOC'Souss d'Agadir. Le monde du cinéma marocain lui rend ici hommage.
Mohamed Ismail, réalisateur
“Je l'ai connu dans le cadre du Festival FIDA DOC'Souss d'Agadir. C'était une militante, une professionnelle qui a fait beaucoup pour le cinéma et notamment pour la branche documentaire. C'était aussi une personne très affective, très ouverte. Nous avons perdu une vraie amie, une grande professionnelle. C'est dommage.”
Mohamed Abderrahmane Tazi, réalisateur
“Je là connaissait depuis l'époque où j'étais directeur de production à 2M. Elle était alors venue me voir, peu de temps après son retour au Maroc, pour me proposer des documentaires. Je là trouvais très dynamique, très impliquée. Elle croyait vraiment en ce qu'elle faisait, et voulait réellement donner une place au documentaire au Maroc. De plus, elle avait un côté très humain, très social. Nous perdons une cinéaste de grande valeur.”
Ahmed Boulane, réalisateur
“J'étais vraiment triste à l'annonce de cette nouvelle, d'autant qu'elle venait juste de s'installer dans le même quartier que moi à Casablanca et que de fait, nous nous étions liés d'amitié. Une fois, je me souviens, nous nous étions rencontrés dans un train Tanger-Casablanca et nous nous sommes racontés nos vies. Elle avait déjà vécu un traumatisme étant enfant, car ses parents étaient décédés eux aussi dans un accident de voiture en France. Nous venons de perdre une grande dame. C'était une femme rare, libre, militante et aimant la vérité.”
Nour-Eddine Lakhmari, réalisateur
“Nouzha Drissi était quelqu'un que j'admirais et aimais beaucoup. Une des rares femmes marocaines qui n'a jamais hésité à dire réellement ce qu'elle pensait, qui nous défendait contre les gens soi-disant “pour le cinéma” mais qui le critiquaient constamment. Elle était toujours là pour nous défendre et dire, attention, il n'y a que le talent, que la volonté d'aller en avant qui peut nous pousser à faire de bons films. Pour moi, c'est une très grande perte pour le milieu cinématographique marocain.”
Abdelhay Laraki, réalisateur
"J'applaudis très fort ce qu'elle a fait revivre, la tradition des documentaires qui avait disparu du Maroc et qui pourtant était très répandue dans les années 50 et 60. Avec le Fidadoc, elle a donné à Agadir l'opportunité d'abriter un festival de grande qualité et surtout de grande utilité."
Ahed Bensouda, réalisateur
“Je l'ai connu au Festival du film africain du Burkina Fasso où elle faisait la promotion de son festival le Fidadoc. Je me rappelle très bien de son dynamisme, c'était une femme très active, engagée et serviable. Elle faisait également partie de la commission des avances sur recettes du CCM. Elle a agit sur beaucoup de films marocains, au moins une cinquantaine. Ses conseils étaient précieux, elle m'avait aidé sur la préparation de mon nouvel opus. C'était une vraie militante. Elle était aussi très appréciée en France où elle était bien introduite dans le réseau du cinéma et du documentaire. C'est vraiment triste, elle va nous manquer.”
Farida Benlyazid, réalisatrice
“Je suis très très affectée par la nouvelle. Je vous avoue que je n'arrive toujours pas y croire. On travaillait ensemble sur une coproduction et on avait justement rendez vous aujourd'hui pour avancer sur le projet. C'était une passionnée, j'avais été juré dans son Festival il y a deux ans, nous avions une relation très complice. Je ne m'en remets pas.”
Latif Lahlou, réalisateur
“Nouzha, c'était d'abord une amie. C'était une femme extrêmement sensible, une vraie artiste. J'en tremble de tout mon corps tellement je n'y crois pas. On travaillait avec Farida et Nouzha sur un docu-fiction sur le Sahara. On aurait dû se voir aujourd'hui, mais elle n'est pas là. C'est bien plus qu'une perte. C'est incommensurable. Elle va vraiment beaucoup nous manquer. Elle aura réussi à faire ce que bien d'autres n'ont jamais réussi. Réintroduite cet art majeur qu'est le documentaire dans le paysage audiovisuel marocain.”
Ali Tahiri, réalisateur
“C'était une femme passionnée, courageuse et militante. Elle faisait partie des trop peu d’artistes au Maroc qui défendent le genre documentaire. Elle restera gravée dans nos cœurs et nos mémoires, à l'image de son travail sur la mémoire. Je pense que le plus beau hommage que l'on puisse lui faire c'est de continuer à faire vivre son Festival.”
Narjiss Nejjar, réalisatrice
“C'est une amie. Une femme qui était d'une très grande intelligence et probablement d'une toute aussi grande souffrance... Je suis très émue, j'ai fait un aller-retour sur Casablanca pour ses funérailles. Elle m'a envoyé un petit message pour l'ouverture du Festival, disant qu'elle m'envoyait “mille étoiles”. Je ne sais pas quoi dire, c'est toujours très difficile de parler de quelqu'un dont l'absence est éternelle. C'est une Grande Dame, et comme tous les Grands, leur passage sur terre ne dure pas forcément.”
Propos recueillis par Muriel Tancrez, Najlae Naaoumi et Alix Merle des Isles
Aufaitmaroc - 04 décembre 2011
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