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18 March 2015

LAFF 2015 – Nejma Zeghidi : Fire | Feu


Photo: Unpoingcestcourt.com

Feu | Fire 
Nejma Zeghidi (Tunisia-Tunisie)

The filmmaker | La réalisatrice

[English]
Nejma Zeghidi was born in Tunis in 1977 where she studied psychology and trained in the art of the actor. From 1996 to 2003 she was involved in academic and professional theatre. She was script supervisor for the feature film Thalethun (2008) by Fadhel Jaziri, assistant in the stage construction of Sufi Hadhra music productions (2010 and 2013), actress in the play Lehmar Saheb (2012) by the same director, and in several short films. She is the co-writer (2009-2011) of the feature film in preparation "Koussouf" by Fadhel Jaziri and has written several screenplays including "Fire" which she shot in 2013. Nejma is a member of the jury of the Festival Un poing c'est court 2015  (Vaulx-en-Velin, France).

[Français]
Née à Tunis en 1977, Nejma Zeghidi y a étudié la psychologie, parallèlement à une formation en art du comédien et à des expériences dans le théâtre universitaire et professionnel entre 1996 et 2003. Elle est scripte sur le long métrage "Thalethun" (2008) de Fadhel Jaziri, assistante à la mise en scène de spectacles de musique soufie Hadhra (2010 et 2013), comédienne dans la pièce Sahéb Lehmar (2012) du même metteur en scène ainsi que dans plusieurs courts métrages. Elle est co-scénariste (2009-2011) du long métrage en préparation "Koussouf" de Fadhel Jaziri et a écrit plusieurs scénarii dont "Feu" qu'elle a tourné en 2013. Elle est membre du jury du Festival Un poing c'est court 2015 (Vaulx-en-Velin, France).

Synopsis

[English]
"Fire" recounts the story of a family who lost a child in a car bomb attack. A camera enters the life of this family two years after the tragedy. It films in continuous motion, seizing as it passes through, fragments of emotion, contradictions and misunderstandings. This is a film about thwarted, impossible love. Love at an impasse, deadly love, in the noble sense of the word.

The events take place after the country has been ravaged by war, when wounds begin to heal and there is the belief that it is possible to forget. How do people continue to live when the irredeemable has been committed? How do the youth manage to continue to sing, although returning from disaster?

The desire to survive by some intermingles with the morbid fear of others. Nothing escapes from it. Blood ties do not spare those concerned nor does the mysterious creatures that accompany them in their quest or flight manage to impose for long the suspension of hostilities.

Being close to the skin surface of the protagonists, their eyes and their breath; respecting the distance that modesty imposes when confronted with the intolerability of certain situations, permeates the images and invites the viewer into an ambiance where the colour confounds and revives the senses.

The camera, as observer, is concerned about these loved ones, moving responsively to the flexing, thrust and pauses of the body, redirecting us when it is no longer necessary to watch.

[Français]
« Feu »  parle d’une famille qui a perdu un enfant dans un attentat à la voiture piégée. La caméra s’introduit dans la vie de cette famille deux ans après le drame. Elle filme en continu, attrapant au passage des bribes d’émotions, des contradictions et des incompréhensions. C’est un film sur l’amour contrarié, impossible. L’amour impasse et l’amour meurtrier dans le sens noble. 

Les événements se déroulent après que le pays ait été ravagé par la guerre. Il se passe au moment où on commence à panser ses blessures et où on croit que l’oubli est possible. Comment peut-on continuer à vivre quand l’irréparable a été commis ? Comment une jeunesse parvient-elle encore à chanter, bien que revenue du désastre ?

Le désir de survie des uns se mêle à la hantise morbide des autres. Rien n’y échappe. Ni les liens de sang n’épargnent les personnages, ni les créatures mystérieuses qui les accompagnent dans leur quête ou leur fuite ne parviennent à imposer longtemps la suspension des hostilités.

Etre au plus près de la peau des protagonistes, de leurs yeux et de leur souffle; respecter la distance qu’impose la pudeur face à l’insupportable de certaines situations, imprègne l’image et convie le spectateur à une atmosphère où la palette de couleurs confond les sens et les ravivent.

La caméra, observatrice inquiète de ces personnes aimées, se meut réactive aux flexions, aux élans et aux apnées des corps, nous éconduira quand il ne sera plus nécessaire de regarder.

Excerpts from an interview | Extraits d’un entretien : Jetsetmagazine.com, 6 February | 6 février 2014

[English]

In this first short film you recount a tragedy of an ordinary family, but you choose a rather extravagant visual layout... why this rather particular aesthetic choice?

I am a passionate of the "ordinary", when I see people passing in the street I start to fantasise about their lives. I always imagine these far-fetched stories when I see a 49 year-old woman waiting for the bus at 6:07 am. In our societies, there are gaps between what people show and who they are. My work in psychology constantly reminds me of this.

As for the aesthetic choice, I think there are those who try to present a certain view of society by sharing their fantasies, by inspiring dreams of the "how"... in a different way.

Art definitely presents an "other" of reality. This "other" on the formal level opens the doors of imagination and creativity ... One slides into it nicely.

Your film may be read on several levels, in addition to the social drama, one discerns other political issues as well...

The intentions of the film are many, but it is important that they are not uttered. I have a frank repulsion of direct discourse.

This can be powerful in contexts such as the denial of freedom of expression. However today, seeing that it has been taken away, how are we to reclaim it? What kinds of freedom has it prepared for us in terms of content and form? How does one avoid abstraction and trodden paths?

Of course, the film explores the excesses of violence, collective responsibility, the institution of the family. But how is this articulated?

[Français]

Vous parlez dans ce premier court métrage d’un drame d’une famille ordinaire, mais vous opter pour une mise en image assez extravagante …pourquoi ce choix esthétique très particulier ? 

Je suis une passionnée de « l’ordinaire », quand je vois des gens passer dans la rue, je commence à fantasmer leur vies. Je m’imagine toujours des histoires rocambolesques quand je vois une femme de 49 ans attendre le bus de 6h07 du matin. Il y a hiatus entre ce que les gens montrent et ce qu’ils sont dans nos sociétés.

La pratique de la psychologie ne cesse de me le rappeler.

Quant au choix esthétique, je pense qu’il est dans les cordes des gens qui prétendent poser un regard sur la société de faire partager leurs fantasmes, de faire rêver du « comment » … autrement.

L’art  présente probablement un « autre » de la réalité.  Cet « autre » sur le plan formel ouvre les portes de l’imagination et de la créativité… On s’y laissé glisser agréablement.

Votre film s’apprête à plusieurs niveaux de lecture outre le drame social, on y décèle d’autre propos politiques entre autres …

Les intentions du film sont multiples, mais il est important qu’elles ne soient pas déclamées. J’ai une répulsion franche du discours directe.

Celui-ci peut être percutant dans des contextes tels que la privation de la liberté d’expression. Mais aujourd’hui, si nous considérons que celle-ci a été arrachée. 

Comment allons–nous nous saisir de l’expression ? Quelles sortes de libertés nous prête–elle sur le plan du contenu et de la forme ? Comment éviter la langue de bois et les sentiers battus ?

Bien entendu que le film porte un regard sur les dérives de la violence, sur la responsabilité collective, sur l’institution de la famille. Comment exprimer cela ?



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