The purpose of the African Women in Cinema Blog is to provide a space to discuss diverse topics relating to African women in cinema--filmmakers, actors, producers, and all film professionals. The blog is a public forum of the Centre for the Study and Research of African Women in Cinema.

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16 March 2015

LAFF 2015 - Khady Sylla & Mariama Sylla Faye : Une Simple Parole | A Single Word



Une Simple Parole | A Single Word
Khady Sylla and Mariama Sylla Faye (Senegal)

The filmmakers | Les réalisatrices

[English]
Mariama Sylla Faye trained in scriptwriting, production and directing during her cinematic journey in locations throughout the world. Curious, with a fundamental belief in the universality of cinema that takes into account cultural diversity, she has directed documentary and fiction films since 1996, mostly with her sister Khady Sylla.

Khady Sylla was born in Dakar in 1963 and passed away on 8 October 2013. After her studies in philosophy at the University of Paris V, she taught literacy courses to migrant populations in Paris. She devoted her time to writing, publishing several novels, notably Le Jeu de la mer (L’Harmattan 1992) as well as short stories. Afterwards, she directed the short film Les Bijoux (1997) and three documentaries: Colobane Express (2000), Une fenêtre ouverte (2005, Award for the Best First Work at the International Documentary Festival of Marseille, FID) and Le Monologue de la muette (2008, co-directed with Belgian filmmaker Charlie Van Damme), which received multiple awards. In addition, she wrote scripts and adaptations.

[Français]
Mariama Sylla Faye a eu à faire des formations en scénarisation, en production et en réalisation tout au long de son parcours un peu partout dans le monde.  Curieuse et croyant à l’universalité du cinéma qui prend en compte la diversité culturelle, elle fait des films documentaires et fiction depuis 1996 le plus souvent  avec sa grande sœur cinéaste Khady Sylla.
Khady Sylla est née à Dakar en 1963 et est décèdée le 8 octobre 2013. Après des études de philosophie à l'Université de Paris V, elle enseigne l'alphabétisation aux populations migrantes à Paris. Elle se consacre à l'écriture et compte plusieurs romans dont Le Jeu de la mer (L'Harmattan 1992) et des nouvelles. Elle réalise ensuite un court métrage, Les Bijoux (1997) et trois documentaires : Colobane Express (2000), Une fenêtre ouverte (2005, Prix de la Meilleure première œuvre au Festival International du Documentaire de Marseille, FID) et Le Monologue de la muette (2008, film multiprimé, coréalisé avec le cinéaste belge Charlie Van Damme). Elle a écrit par ailleurs des scénarios et adaptations.
[English] Français ci-après

A Single Word, experiences of the filmmakers

Mariama Sylla Faye talks about her sister Khady Sylla and their film A Single Word in an interview by DJIA MAMBU for AFRICINE

[Excerpts from interview]

The documentary by the Senegalese sisters/filmmakers, Mariama and Khady Sylla, draws a picture of their traditional oral culture where their grandmother remains one of the last guarantors of genealogical memory.
Khady Sylla left with us a tribute to the ancestors and those who have gone. It is the seventh collaboration with her younger sister, who considers this the most accomplished of their work.

Djia Mambu: Two Senegalese sister filmmakers, this is rather rare in this realm?

Mariama Sylla: I started working with my sister at the age of 17; she is the one who trained me and introduced me to cinema and scriptwriting. The person I am today is the result of this long journey with Khady, the first-born of our family. I am the youngest and she and I often laughed about being at these two ends, despite the difference in age and education, we were able to come together.

DM: How did you come up with the idea to make a film paying tribute to your ancestors?

MS: The idea for the film came one day when, while sitting on a mat next to our great grandmother, her voice broke the silence of the evening sunset and the purple twilight. She sang of her ancestors. Her slightly husky voice, the emotion that it carried, moved us deeply. Though we were not able to record these words that came from the depths of time, we were satisfied with listening to the voice of this centenarian with whom we had woven so many ties.

It is from this moment that we had a desire to make a film about the oral tradition, but seen from the perspective of our family, because we had realised that being of a generation of the written word, that this manner of relaying the word had escaped us.

DM: Oral transmission is at the heart of your culture, and it is your grandmother Penda Diogo Sarr who is the guardian. How did you manage to bring it to the screen?

MS: We filmed several takes as Penda Diogo Sarr taught us the words. We asked her to teach us the foundations of oral culture. She was very happy to do so, patiently repeating the words of a verse about three of our ancestors. Our grandmother lives simultaneous disappearances, that of her own imminent  person because of her advanced age, and that of the world that witnessed her birth into the world of the Wolof peasantry. And that is why every time she meets her grandchildren, this meeting is highly emotional. All of the imperceptible emotion that you see in the film comes from this sense of loss. "A Single Word" is not an ethnographic film about speaking, but it is rather a portrait and a questioning of the world.

DM: These images of you with your grandmother are full of emotion…

MS:  Seen implicitly, read between the lines of the film, is this elder, in the twilight of her life, trying to convey that which risks disappearing with her. That is why we chose the simplest images as possible, in fusion with the bodies. This vision enabled us to film our ancestor while appearing in the film as secondary characters and as spectators.

[Français]

Une simple parole, les expériences des réalisatrices

Mariama Sylla Faye parle de sa soeur Khady Sylla leur film Une Simple Parole dans un entretien par DJIA MAMBU sur AFRICINE.ORG

[Un extrait de l’entretien]

Djia Mambu : Deux sœurs cinéastes sénégalaises, c'est plutôt rare dans ce secteur ?

Mariama Sylla : J'ai commencé à travailler avec ma sœur à l'âge de 17 ans, c'est elle qui m'a formé et m'a initié au cinéma et à l'écriture. La personne que je suis devenue aujourd'hui résulte de ce long cheminement avec celle qui est l'ainée de notre famille. Moi, je suis la cadette et on rigolait souvent Khady et moi de ces deux extrémités qui, malgré le poids de l'âge et de l'éducation, sont parvenues à se rejoindre.

D.M. : Comment vous est venue l'idée de faire un film qui rend hommage à vos ancêtres ? 

M.S. : L'idée de ce film est venue quand, un jour, assises sur une natte, à côté de notre arrière grand-mère, brisant le silence dans le soir couchant et le pourpre du crépuscule, sa voix s'est élevée. Elle chantait ses ancêtres. La voix légèrement rauque de l'aïeule, l'émotion qui la portait, nous a bouleversées. Impuissantes, on n'avait aucun moyen d'enregistrer cette parole qui venait de la profondeur du temps. Nous nous sommes contentées d'écouter la voix de la centenaire avec qui nous avions tissé tant de liens. C'est à partir de ce moment que nous avons voulu faire un film sur la tradition orale mais vu à partir de notre famille car nous nous sommes rendus compte qu'étant une génération d'écrivain, cette parole nous avait échappée.

D.M. : La transmission orale est au cœur de votre culture, et c'est Penda Diogo Sarr, votre grand-mère, qui en est la gardienne. Comment parvenez-vous à le porter à l'écran?

M.S. : Nous avons filmé la tentative de transmission. Penda Diogo Sarr qui nous apprend la parole. Nous lui avons demandé de nous apprendre des éléments de la culture orale. Elle était heureuse et a patiemment répété les mots d'un couplet sur trois de nos ancêtres.

Notre grand-mère vit de disparitions simultanées, celle de sa propre personne imminente à cause du grand âge, et celle du monde qui l'a vu naître dans le monde des paysans wolofs. Et c'est pour cela qu'à chaque fois qu'elle rencontre ses petits enfants, cette rencontre est chargée d'émotions. Toute l'émotion imperceptible que vous voyez dans le film vient de ce sentiment de disparition. Une Simple Parole n'est pas un film ethnographique de parole mais c'est aussi un portrait et un questionnement sur le monde.

D.M. : Ces images de vous avec votre grand-mère dégagent effectivement plein d'émotion…

M.S. : Cette vieille dame dans le soir de sa vie qui essaye de transmettre ce qui risque de disparaître avec elle entre en filigrane dans le film. C'est pourquoi nous avons choisi des images les plus simples possibles, pour être en fusion avec les corps. Cette vision nous a permis de filmer notre ancêtre et d'apparaître dans le film comme personnages secondaires et spectatrices.


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