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16 April 2023

Natyvel Pontalier: Sur le fil du zénith (Towards the Zenith) - Ciné-rencontre 2023

Natyvel Pontalier

Sur le fil du zénith (Towards the Zenith)

Ciné-rencontre 2023


Documentaire de creation - 2021 - 55’ - Gabon


https://www.lille.fr/Evenements/Cine-rencontre-Sur-le-fil-du-Zenith


Je viens d’un peuple - les Fangs - où les morts ne quittent jamais les vivants. Mais depuis que nous sommes devenus chrétiens nous n’arrivons plus à les entendre. 


Perdue entre ce que je sais et ce que je vois, entre l’ici bas et l’au-delà, je mène une quête initiatique qui me permet de révéler notre histoire, celle qui n’a pas été transmise.


I come from the Fang people, where the dead never leave the living. However, since our conversion to Christianity, we can no longer hear them.


Lost between what I know and what I see, between here below and the beyond, I journey on an initiatory quest in order to reveal our story; the story that has not been transmitted.



Excerpts of an interview from the Tënk Blog. Translation from French by Beti Ellerson

https://leblogdetenk.fr/sur-le-fil-du-zenith-de-natyvel-pontalier/

Tënk : Peux-tu nous présenter ton film ?

Natyvel Pontalier : Pour mon film “Sur le fil du zénith”, je suis partie de la perte d’un objet ancestral, le Byeri. C’est un objet rituel qui était au fondement des croyances de mon clan, de ma famille. J’ai appris la perte de cet objet il y a quelques années, et ça m’a amenée à me questionner sur l’évangélisation et la colonisation du Gabon. Il y avait aussi l’actualité autour de la restitution des biens coloniaux qui me questionnait beaucoup. Ce sont ces deux questionnements qui m’ont animée, et qui m’ont permis de relier mon expérience personnelle à la “Grande Histoire”.


Tënk: Could you tell us about your film?

Natyvel Pontalier: For my film “Sur le fil du zénith”, I started with the loss of an ancestral object, the Byeri. It is a ritual object which was the foundation of the beliefs of my clan, of my family. I learned about the loss of this object a few years ago, and it led me to question myself about the evangelization and colonization of Gabon. There was also the controversy around the restitution of colonial property which provoked me to ask questions as well. These are the two main issues that spurred my critical inquiry, and which allowed me to link my personal experience to the “Great History”.

 

***


Tënk : “Sur le fil du zénith” s’ouvre sur une séquence de rêve, peux-tu nous parler de la place du rêve dans ton film ?

Natyvel Pontalier : Dans le cadre de ce film, le rêve occupe une place importante parce qu’il fait partie de la cosmogonie de mes ancêtres au Gabon, et c’était important de rester fidèle à ces traditions dont parle le film. Le rêve est un moyen pour les ancêtres de nous initier, de transmettre une histoire, ou de nous projeter vers le futur. 

Et puis l’idée aussi, c’était d’intégrer des séquences de rêve ou des restitutions de rite d’initiation pour brouiller l’aspect temporel et créer un décalage. Sur l’ensemble du film, j’avais une démarche de déréalisation qui se joue dans la narration, mais aussi à travers le dispositif filmique avec des ralentis. Je voulais que les spectateurs perdent leurs repères pour qu’ils puissent accepter ces histoires-là et croire à des choses qui ne sont pas concrètes.

 

Tënk: “Sur le fil du zénith” opens with a dream sequence, can you tell us about the place of dreams in your film?

Natyvel Pontalier: Within the film structure, the dream occupies an important place because it is part of the cosmogony of my ancestors in Gabon, and it was important to remain faithful to these traditions about which the film speaks. Dreams are the means through which the ancestors initiate us, how they transmit a story, how they project us into the future. 

The idea also was to integrate the dream sequences, the recovery of initiation rites, in order to blur the temporal aspect and to create a time-lag. Throughout the film, I had an approach of derealization that plays out in the narration, but also through the use of slow motion. I wanted the spectators to go beyond what they know in order to accept these stories and believe in things that are not concrete.


***


Tënk : Tu te mets toi-même en scène dans le film, pourquoi ce choix ?

Natyvel Pontalier : L’idée du film c’était de plonger dans ma tête, dans mes questionnements, pour éviter d’avoir un point de vue ethnographique. J’avais besoin d’assumer ma place, d’assumer mon regard, ma position d’entre-deux, d’être autant ici que de là-bas. C’est pour ça que c’était important pour moi de me mettre en scène. 

Dès l’écriture du film, j’avais déjà des envies de scènes: moi devant un miroir, moi en train de faire des soins, parce que c’était des réminiscences, des choses que j’avais déjà vues. Ce qui fait de ce film quelque chose de différent, c’est qu’il s’agit de mon point de vue, avec mes expériences et mon histoire. Et puis comme la matière du film est assez hétérogène, il fallait construire la narration de façon à ce qu’on retrouve ma présence par la voix off, mais aussi à travers ma présence physique et mon regard.


Tënk: You put yourself in the story, why this choice?

Natyvel Pontalier: The idea of the film was to plunge into my head, into my questionings, to avoid having an ethnographic point of view. I needed to take responsibility, to accept my place, to assume my gaze, my in-between position, to be as much from here as from there. Which is why it was important for me to put myself inside the film. 

Right from the beginning of the creation of the film script, I already had thoughts about what I wanted for the scenes: me in front of a mirror, me doing treatments, because they were reminiscences, things that I had already seen. What gives this film its specificity is that it is from my point of view, about my experiences and about my story. And since the material of the film is rather disparate, the narration had to be constructed in such a way that my presence is found at the same time through the voiceover, as through my physical presence and through my gaze.


***

 

Tënk : Justement, ta voix nous guide à travers le film, comment a-t-elle évolué aux différentes étapes du projet ?

Natyvel Pontalier : L’écriture de la voix-off s’est construite en parallèle du montage du film. C’est ma voix intérieure qui interroge ce qui est vécu. Elle apporte une distance, voire une dissonance, par rapport à ce que l’on voit et ce qu’on entend. Le ton de ma voix a la couleur de l’émotion de ce que je raconte. Elle prend tour à tour la forme d’une adresse, celle d’une introspection et celle d’une conteuse. Le récit se déploie suivant l’état de mes recherches, qui parfois nous laissent dans le doute, en suspens, puis ouvre à une autre étape qui nous pousse à continuer le voyage… 


Tënk: In fact, your voice guides us through the film, how did it evolved throughout the different stages of the project?

Natyvel Pontalier: The writing of the voice-off was constructed parallel with the film editing. It is my inner voice that questions what is being experienced. It brings a distance, even a dissonance, in relation to what we see and what we hear. The tone of my voice has the color of the emotion of what I relate. It alternately takes the form of a discourse, that of an introspection and that of a storyteller. The story unfolds according to the stages of my research, which sometimes leaves us in doubt, in suspense, then opens into another stage which pushes us to continue the journey... 




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