Le dernier film d’Asmara Beraki, « Somewhere Else » (Partout ailleurs), raconte les expériences culturelles disparates d’un père Érythréen chauffeur de taxi (interprété par son père lui-même), ses deux enfants adolescents nés aux Etats-Unis, et une Européenne, nouvellement arrivée qui vient pour étudier l’anglais et réside avec ces derniers. Alternativement, le titre évoque les espaces multiples de la réalisatrice, Américaine-Erythréenne, qui vit à Prague et étudie à FAMU (l’école de cinéma à Prague)
Avec une formation multidisciplinaire : études des mondes africains, architecture et réalisation cinématographique, les films d’Asmara Beraki sont également éclectiques. Elle nous donne ses réflexions sur « Partout ailleurs » :
Même si la base de l’histoire est autobiographique, l’écriture du scénario ainsi que la réalisation du film passent par la destruction puis sont à nouveau conceptualisées et temporalisées afin que je puisse voir les personnages tels qu’ils sont. Je voulais raconter les expériences de mon père, comme je les ai vues à un moment spécifique, et je voulais explorer aussi la vie des gens qui se sentent déplacés. Je reviendrai à ce sentiment éventuellement dans mes films avenirs. Je m’intéresse aux gens fluctuants et aux thèmes de déracinements : un profond sentiment que le lieu de naissance n’est qu’un pur hasard.