©Mariem mint Beyrouk |
Mariem, parlez-nous d’abord de vous-même.
Je m’appelle Mariem mint Beyrouk, je suis réalisatrice et cinéaste mauritanienne. Je suis rentrée en 1983 à la toute jeune télévision de Mauritanie à l’époque, après avoir suivi mon premier stage de perfectionnement en France à FR3 à Bordeaux et sur TDF à Paris, et plus tard au Centre africain de perfectionnement des journalistes et communicateurs (CAPJC) de Tunis et au Centre de formation de l’ASBU de Damas, sans parler des stages sur place dirigés par des formateurs français, arabes et belges.
J’aime bien mon travail que je considère comme le plus beau métier du monde. Je réalise plusieurs émissions politiques et culturelles à la TVM (Télévision de Mauritanie) où je suis chef d’un service important.
Je suis aussi présidente de l’Association Mauritanienne des Femmes de l’Image (AMAFI) qui regroupe toutes les femmes réalisatrices, caméra, secrétaire de plateau, etc.
Une culture de cinéma en Mauritanie existe-elle ?
Le cinéma existait bien en Mauritanie, il existait plusieurs salles de projections et les gens allaient au cinéma mais depuis le début des années 80 avec l'avènement de la télé, ceci commençait à diminuer, puis à disparaître complètement. Les salles sont fermées et c'est la vidéo et la télé qui prennent leur place.
La télé est très suivie et c'est dû aux satellites et aux technologies de l'information. Mais depuis quelques années La Maison des Cinéastes a été créée et cela à donner un nouvel élan au cinéma. Une de ses initiatives est l’organisation d’un festival qui se déroule chaque année.
Vous réalisez des émissions à la TVM. Pouvez-vous élaborer des sujets et programmes, comment sont-il reçus par le public?
Oui je réalise des émissions à la télé qui sont bien appréciées par le public car d'après un sondage fait par la TVM les deux émissions que j'ai réalisées ont eu les premiers prix. Il s'agissait de Kelimat we anguam une émission culturelle et Eraey etebi une émission sur la santé.
En 2007 j'ai participé à la série « Femmes Battantes 2 », co-produite par le CIRTEF et la TV Suisse Romande au Centre du CIRTEF au Niger pour l'écriture du scénario et le visionnage de la maquette, et au Cameroun pour le montage.
Et vos films ?
Mes films ont été bien accueillis par le public, surtout Les chercheuses de pierres (2008) qui a même eu un prix au Festival Taille XL à Bruxelles. C'était un honneur pour moi et pour mon pays car c’est la première fois qu’un réalisateur de la télévision de Mauritanie décroche un prix à l'extérieur du pays. Chercheuses de pierres parle d'un groupe de femmes qui font des bijoux et des objets d’art à partir de pierres qu’elles partent seules chercher très loin dans le désert, ce qui peut durer des semaines.
L’Association Mauritanienne des Femmes de l’Image est une organisation très importante ! Combien de femmes font parties ? Quelles sont des initiatives ?
Notre but est de sensibiliser les femmes sur les problèmes de santé, de la femme en général, de la santé mère-enfant, de l’excision des filles, du mariage précoce des jeunes filles, etc.
Depuis ses dernières années, les femmes commencent à s'intéresser à la réalisation car elles avaient tendance plutôt d’être journalistes. L’Association Mauritanienne des Femmes d’Image compte en son sein toutes les femmes qui travaillent dans le domaine technico-artistique à la TVM. L’Association compte plus d'une centaine de femmes et tout dernièrement des jeunes réalisatrices formées par La Maison des Cinéastes y ont adhéré. On pense organiser des festivals et des rencontres avec nos consœurs du continent mais c’est les moyens qui nous manquent.
Projets en cours, futurs ?
Pour ce qui est du futur, j’ai beaucoup de projets dont un documentaire sur les Imraguens, une communauté de pécheurs mauritaniens qui vivent sur le littoral nord et dont l'activité est la pêche, et le travail du poisson est fait par des braves femmes.
Entretien par Beti Ellerson, août 2011.
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