The purpose of the African Women in Cinema Blog is to provide a space to discuss diverse topics relating to African women in cinema--filmmakers, actors, producers, and all film professionals. The blog is a public forum of the Centre for the Study and Research of African Women in Cinema.

Le Blog sur les femmes africaines dans le cinéma est un espace pour l'échange d'informations concernant les réalisatrices, comédiennes, productrices, critiques et toutes professionnelles dans ce domaine. Ceci sert de forum public du Centre pour l'étude et la recherche des femmes africaines dans le cinémas.

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05 November 2013

Farah Clémentine Dramani Issifou : Africadoc Benin et le Festival des Nouveaux Cinémas Documentaires 2013


La franco-béninoise Farah Clémentine Dramani Issifou, 31 ans, parle de son parcours du cinéma, ses fonctions multiples dans le circuit des festivals du film : Africadoc Benin et le Festival des Nouveaux Cinémas Documentaires, et les projets à venir 

Farah, quel est ton parcours ? Comment es-tu arrivée au cinéma.

J'ai découvert le cinéma documentaire après avoir obtenu une maîtrise d'économie internationale et un master "urbanisme, habitat et coopération internationale". 

C’est en 2009 que je commence à m’y intéresser, notamment lorsque la cinéaste Rama Thiaw que j’ai rencontrée sur les bancs de la fac, termine son 1er film : Boul Fallé, la voie de la lutte. 

Deux expériences ont été marquantes dans cette orientation professionnelle: ma collaboration sur le tournage d'un film de Vincent Moon dans les Balkans et ma participation à une résidence d'écriture dans le cadre du programme AFRICADOC.

C'est en 2010 à St Louis au Sénégal pendant les rencontres Tënk que j'ai fait la connaissance de 2 compatriotes béninois Faïssol Fahad Gnonlonfin, réalisateur et producteur et Arnaud Akoha, journaliste radio.

C'est à cette occasion que je leur propose de créer l'association Africadoc Bénin dans l'objectif d'encourager la promotion du cinéma documentaire au Bénin, dans un dialogue avec le monde.

En effet, en l'absence de salles de cinémas au Bénin et eu égard au flot continu d'images venant de l'extérieur qui y circulent tous les jours sur les écrans de TV comme plus généralement en Afrique, il est devenu nécessaire voire urgent "pour certains cinéastes de créer des images afin de conserver leur aptitude fondamentale à imaginer, désirer, penser et forger leur propre destin » (Gaston Kabore) et réaliser des films qui traduisent leurs regards sur le monde.

Un petit historique du festival BeninDocs ?

Partant du constat qu’on assiste à l’émergence d’une nouvelle génération de documentaristes sur le continent mais que leurs films sont encore trop peu diffusés en Afrique mais également en Occident, Africadoc Bénin a décidé de créer BeninDocs – Festival International du Premier Film Documentaire. Première biennale consacrée aux premiers films de jeunes auteurs/réalisateurs sur le continent africain, la manifestation entend à travers des coopérations aux niveaux local et international, encourager ces nouveaux talents.

Lorsque j’ai pris mes fonctions à Belleville en Vue(s) en janvier 2011, c’est le 1er projet que j’ai impulsé. J’ai proposé à l’équipe en place de soutenir Africadoc Bénin dans l’organisation du festival BeninDocs.

Quelle est la réception du public ?
La première édition s'est donc déroulée à Porto Novo, Cotonou et Paris en novembre 2011 dans le cadre de la manifestation du Mois du Film Documentaire, avec le soutien de Belleville en Vue(s). Plus de 600 festivaliers béninois et français se sont pressés aux différentes séances de projection et rencontres avec les réalisateurs. Deux ateliers (Initiations à la caméra et à l’écriture) ont même été organisés à Porto Novo. 

Les spectateurs qui ont assisté au festival, que ce soit à Paris, Porto Novo ou Cotonou ont tous été séduits par des images justes, des images créées aussi par des Africains sur leurs réalités, celles d’un continent qui évolue à toute vitesse.

Tu es très engagée dans le monde des festivals du film. C’est une passion même !
J’ai une double casquette. Je suis à la fois Déléguée Générale de Belleville en Vue(s) et co-fondatrice d’Africadoc Bénin.

Depuis 2011 j’ai donc mis sur pieds 2 festivals : BeninDocs et le Festival des Nouveaux Cinémas Documentaires. Les échanges ont permis à la fois à Belleville en Vue(s) et Africadoc Bénin de développer chacune de nouvelles pratiques, renforcer l’impact de leurs projets et promouvoir de concert les écritures cinématographiques émergentes. C’est dans ce sens que des cartes blanches croisées entre les deux festivals sont organisées en France et au Bénin.

Quels sont tes objectifs pour ces deux festivals ?

Mes missions principales sont, d’une part de définir le programme artistique des deux manifestations, en lien avec Clara Guillaud qui à mes côtes, est co-directrice artistique du festival des nouveaux cinémas documentaires et Arnaud Akoha, co-fondateur et coordinateur d’Africadoc Bénin. 

D’autre part, je suis aussi en charge de la recherche des partenaires artistiques et financiers aux niveaux local et international. Cette année par exemple, Lesedi Oluko Moche directrice du plus important festival de cinéma documentaire sur le continent africain, Encounters South African International Documentary Film Festival, propose pour la 1ère fois en France, une sélection de courts métrages d’étudiants de l’école sud africaine Big Fish.

Enfin plus généralement, je définis et coordonne les projets portés par les salariées et bénévoles de Belleville en Vue(s) et conseille l’équipe bénévole d’Africadoc Bénin dans le développement de ses activités.



Les projets à venir ?

La première chose est à mon sens, de consolider l’existant. Il est important que ces deux jeunes festivals puissent perdurer dans le temps, pour que vive la diversité cinématographique. Le premier enjeu est donc de les rendre pérenne.

Après avoir enrichie cette année la programmation d’un journal du festival, d’une émission de radio en direct animée par REC la radio des Foyers et la mise en place d’une certain nombre d’actions culturelles, il pourrait être intéressant de développer lors des prochaines éditions, des ateliers pour former des jeunes à la critique.

En effet, sans critique le cinéma ne peut exister. La critique aide à appréhender le film voire dans certains cas à le comprendre, en même temps qu’elle accompagne le développement des cinémas et ouvre le débat démocratique, la discussion et la confrontation des points de vue.

Retrouvez le Festival des Nouveaux Cinémas Documentaires à Paris, Les Lilas et Porto Novo du 15 au 24 novembre 2013.

BeninDocs – Festival International du 1er Film Documentaire aura lieu du 20 au 27 novembre à Porto Novo au Bénin. Deux séances de projection hors les murs se dérouleront le 22 novembre 2013 à Arcueil et le 23 novembre à Paris.

Les programmes en ligne ici :

Conversation avec Farah Clémentine Dramani Issifou et Beti Ellerson, Octobre 2013.

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