La jeune cinéaste rwandaise Marie Clémentine Dusabejambo a beaucoup d’espoir pour le futur du cinéma au Rwanda. Elle nous parle de sa passion pour les films.
Clémentine, parlez-nous d’abord de vous-même.
Je m’appelle Marie Clémentine Dusabejambo, ingénieur en électronique et télécommunications. Je suis rwandaise et j’ai 24 ans. Cinéaste par profession, je travaille avec Almond Tree Films basé au Rwanda.
Je vois que le cinéma au Rwanda commence à se transformer et s’affirmer, quelle était votre expérience avec l’image en grandissant ?
Pendant notre enfance, nous regardions uniquement des films étrangers, surtout américains ou alors chinois. Mais plus tard, même les pays voisins du Rwanda comme le Congo, l’Ouganda et d’autres ont commencé à faire leurs propres films, et ont eu une influence sur le cinéma rwandais. Pourtant, je dirais que le cinéma au Rwanda s’est développé après le génocide de 1994 quand les gens ont commencé à rédiger leurs expériences concernant cette période.
Vous êtes ingénieur en électronique et télécommunications. Quel était votre parcours au cinéma ?
Parallèlement à mes études, j’ai fait du cinéma. Il faut dire que les connaissances que j’ai du cinéma, je les ai eues directement sur le terrain en travaillant sur divers tournages. Maintenant depuis quatre ans que je travaille dans le cinéma j’ai acquis pas mal d’expériences.
Votre premier film, Lyiza raconte l’histoire d’un jeune étudiant qui découvre que les parents de l’un de ses camarades de classe ont été responsables du meurtre de sa famille. Est-ce que le cinéma de votre génération a pour objectif de se réconcilier et trouver une identité rwandaise à travers les films ?
Non, on ne peut pas dire que cette génération tente de trouver son identité à travers des films, je dirais plutôt que les films agissent comme un véhicule pour cette identité. Les films sont un métier pour nous ; et pour les autres, quelquefois, un moyen de se détendre.
Non, on ne peut pas dire que cette génération tente de trouver son identité à travers des films, je dirais plutôt que les films agissent comme un véhicule pour cette identité. Les films sont un métier pour nous ; et pour les autres, quelquefois, un moyen de se détendre.
La transition de français à l’anglais, quel rôle aura-t-elle ?
Côté artistique, je ne pense pas que cela ait changé grand-chose car l’art est linguistiquement libre, qu’il y est une transition ou pas.
Côté artistique, je ne pense pas que cela ait changé grand-chose car l’art est linguistiquement libre, qu’il y est une transition ou pas.
Quelle contribution voulez-vous avoir sur l’épanouissement du cinéma au Rwanda ?
J’aimerais que le cinéma soit un métier accessible d’abord. Je vais faire encore des films et éventuellement fonder une école qui aiderait les gens à étudier le cinéma ; car il y a beaucoup de gens peut-être doués pour le cinéma qui ne savent pas quoi faire de leurs talents.
Et vous en tant que femme dans le cinéma ?
Mon devoir est de faire comprendre aux gens et aux femmes surtout que le cinéma, comme n’importe quel autre métier, peut être fait par des femmes et que c’est quelque chose d’extrêmement intéressant qui nous permettrait à nous femmes, de transmettre nos idées et de mieux nous exprimer.
Entretien avec Marie Cleméntine Dusabejambo par Beti Ellerson, janvier 2012.
FILMOGRAPHY
Mise à jour : avril 2020
Lyiza (2011 - Fiction - 21 min)
The past is always present in the life of Lyiza who has to live with the traumatic memory of her parents’ murder, during the genocide in Rwanda. When she recognizes in the father of her classmate, Rwena, the person responsible for their murder, she says so publicly, creating great tension. But harmony returns through the intervention of a teacher who takes the youngsters to the museum of the genocide, the place of memory, and guides Lyiza towards forgiveness. Without being didactic and with an original narrative style, the film underlines the importance of sharing experiences and educating for truth and reconciliation.
Le passé est toujours présent dans la vie de Lyiza qui doit vivre avec le souvenir traumatisant de l'assassinat de ses parents, pendant le génocide au Rwanda. Quand elle reconnaît dans le père de son camarade de classe, la personne responsable de leur mort, se crée une grande tension. L'harmonie retourne grâce à l'intervention d'un enseignant qui prend les jeunes au musée du génocide, le lieu de mémoire, et guide Lyiza vers le pardon.
Behind the Word | Derrière le mot (2012 - Fiction - 20 min)
The film speaks about a young girl who, on entering a private school, finds herself ridiculed by teachers and classmates due her lack of knowledge of either French or English. The girl, only proficient in her native tongue, turns to art as a form of expression and manages to reveal her troubles through drawings. Dusabejambo’s very moving film cleverly suggests that Africans need not be dependent on (post)colonial ideals of modernity in order to create a truly independent African future and culture, while also arguing for an agency, beyond the spoken word, of the image — much like the process of filmmaking itself. (Source: madamasr.com)
Une jeune lycéenne trouve que son incapacité à parler les langues étrangères la rend ridicule face à ses camarades.
A Place for Myself | “Une place pour moi (2016 - Fiction - 20 min)
A Place for Myself relates the story of Elikia, a five year old girl with albinism, who attends an ordinary elementary school. Due to her skin color her classmates make her realize that her being ‘different’ is more a problem than a special trait. While the neighborhood treats her as a stereotype, her mother encourages her. Together, they fight back and raise their voice to find a place for themselves.
At some point, every child dreams of being a superhero, wearing a cape; imagining a power to make these dreams a reality. Along the way, self-confidence and faith are lost, when the world reveals that there is a difference between ones self-perception and that which is called "normality". A Place for Myself is a reflection on difference. The goal is to inspire young people and to make them realize that human beings have a lot in common to focus on rather than just differences.
Dans une école primaire quelconque, arrive une fille albinos âgée de cinq ans, Elikia. A cause de la couleur de sa peau, ses camarades de classe s’aperçoivent que sa différence est plus un problème qu’un caractère particulier. Tandis que son voisinage la considère comme un stéréotype, sa mère la soutient. Ensemble, elles réagissent et élèvent leurs voix pour trouver leur propre place.
Icyasha | Étiquette (2018 - Fiction - 16 min)
A 12-year-old boy, who wants to join the neighborhood football team is bullied for his perceived effeminate manner.
Un garçon de douze ans jugé efféminé par ses pairs tente d'intégrer l'équipe de football de son quartier.
No comments:
Post a Comment
Relevant comments are welcome - Les discussions constructives sont les bienvenues