15 November 2017

Alice Diop: Les Sénégalaises et la Sénégauloise (Planning Familial et GREF - Groupement des Éducateurs sans Frontières)

Alice Diop: Les Sénégalaises et la Sénégauloise


Planning Familial et GREF - Groupement des Éducateurs sans Frontières)


52 min - documentaire - 2007


Ciné-Débat autour du film  17 novembre 2017 à 19h30 au Cinéma Le Club à Grenoble

https://www.planning-familial.org/fr/le-planning-familial-de-lisere-38/international/cine-debat-autour-du-film-les-senegalaises-et-la


For a long time I wanted to make a film about African women, but I didn't know how to approach it. During a séjour to Senegal for my father's funeral, I was surprised by the dichotomy between what women say in public and the reality of their private life, and also by the fantasies that I had about their life there. I entered in my cousins’ gynoecium. They are who I would have been if my parents had not expatriated to France. I lived in France, and had not been to Senegal but three times, nor do I speak Wolof. So I looked at these women in the place that would have been mine. With a distance, an exteriority, and I hope, with no ethnocentrisms. Clap Noir interview by Caroline Pochon 

This film is the portrait of a courtyard and the women who live in it, three urban Senegalese women. A mother, Néné and her two daughters, Mouille and Mame Sarr. This courtyard is a bit of a metaphor for a gynoecium in Senegal: a cloistered space, exclusively inhabited by women, where confronted with the adversity of daily life, some struggle while attempting to resist, while others wait, as they “laze about” and dream of leaving. In the courtyard there are no men, but many children, a steady flow of comings and goings, a vast chaos commanded by these women who on their own make sure that everything holds together. This courtyard is my mother's courtyard, the courtyard of her childhood. In this courtyard, I could have been born.

In a way, I film what my life could have been, I realize that it was not by much that I was born on the "good side". From here, I measure what exile transforms, everything that is lost by leaving, everything that is gained from it. Source: film-documentaire.fr


A screening of the film "Les Sénégalaises et la Sénégauloise" by Alice Diop followed by a debate on the vulnerability of Senegalese girls and women in the face of all forms of sexual abuse, with Françoise Laurant, Pilar De Bernardy and a representative of the Senegalese diaspora.

Citations translated from French by Beti Ellerson.


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Je voulais faire un film sur les femmes africaines depuis longtemps mais je ne savais pas par quel biais. Lors d'un retour au Sénégal, pour l'enterrement de mon père, j'ai été surprise par la dichotomie entre ce que disent les femmes en public et la réalité de leur vie intime, et aussi, les fantasmes que j'avais sur leur vie là-bas. Je suis entrée dans le gynécée de mes cousines. Elles sont ce que j'aurais été si mes parents ne s'étaient pas exilés en France. J'ai vécu en France, je ne suis allée au Sénégal que trois fois, je ne parle pas wolof. J'ai donc regardé ces femmes avec la place qui était la mienne. Avec une distance, une extériorité, et j'espère, pas d’ethnocentrisms. Clap Noir entretien par Caroline Pochon 

"Ce film, c’est le portrait d’une cour et des femmes qui y vivent, trois Sénégalaises urbaines. Une mère et ses deux filles. Cette cour c’est un peu la métaphore du gynécée au Sénégal : un espace cloisonné, exclusivement féminin, où face à l’adversité du quotidien, certaines luttent, tentent de se battre quand d’autres attendent, "lézardent" et rêvent de partir. Ici, il n’y a pas d’hommes mais beaucoup d’enfants, des allées et venues, un vaste chaos géré par ces femmes qui, seules, font en sorte que tout tienne. Cette cour, c’est la cour de ma mère, celle de son enfance. Cette cour, j’aurais pu y naître."


Je filme en quelque sorte ce qu’aurait pu être ma vie, je réalise qu’il s’en ait fallu de peu pour que je naisse du "bon côté". Je mesure d’ici ce que l’exil transforme, tout ce que l’on perd en partant, tout ce que l’on gagne. Source: film-documentaire.fr


Projection du film "Les Sénégalaises et la Sénégauloise" d’Alice Diop (52’) suivi d’un débat autour de la vulnérabilité des filles et des femmes sénégalaises face à toute forme d’abus sexuel, avec Françoise Laurant, Pilar De Bernardy et un(e) représentant(e) de la diaspora sénégalaise.

Organisation. : Planning Familial et GREF (Groupement des Éducateurs sans Frontières).

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