Pascale Obolo : 2e prix pour le meilleur documentaire | 2nd Prize for best documentary - FESPACO 2013
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Extraits d'entretien avec Pascale Obolo, réalisatrice camerounaise de Calypso Rose. Propos recueillis par Harouna Gorel dans le cadre de l'atelier du Bulletin Africiné - Ouagadougou (Burkina Faso), FESPACO 2013.
Bonjour Pascale, pouvez-vous nous présenter votre film Calypso Rose ?
Calypso Rose est une artiste. La première femme à avoir remporté le titre de reine du calypso, et qui faisait partie aussi du premier mouvement féministe à Trinidad. Toute sa vie, elle s'est battue pour le droit et l'égalité des femmes dans les Caraïbes. Pour moi, elle est un exemple en qui beaucoup de femmes peuvent se retrouver, aussi bien les Occidentales que les Africaines.
Calypso Rose est dans la compétition documentaire…
Oui et c'est la première fois au Fespaco. Je suis très contente surtout que Rose a toujours voulu que ce film soit vu en Afrique. J'espère que ce film va être remarqué, parce que je trouve qu'il a une écriture innovante pour le cinéma africain et qu'on a besoin de gens qui essaient d'innover dans l'écriture, qui essaient de faire avancer, de faire évoluer le cinéma, de montrer un autre cinéma, différent, moderne, et qui dialogue avec le monde entier. C'est tout ce travail sur l'esthétique qui m'intéresse. De montrer que même à travers l'esthétique on peut raconter, montrer des histoires fortes qui touchent les gens.
Donc je suis très ravie d'être interviewée par la critique, parce que j'ai moi-même une revue d'art contemporain africain [www.afrikadaa.com, Ndlr. Cliquez], je suis la rédactrice en chef de cette revue qui est en ligne, et je pense que la critique est importante pour nous, artistes. Ça nous permet de nous poser des questions sur notre travail, de nous remettre en question et donc d'évoluer aussi.
Calypso Rose est un film qui nous fait voyager : Trinidad, les États-Unis, l'Afrique. Pourquoi ?
C'est une construction très spéciale. Dans mes films, je travaille beaucoup sur les nouvelles écritures, sur l'évolution des langages cinématographiques, donc visuelles. Dans chaque ville, on découvre une facette de l'histoire de cette femme.
Tobago, c'est sa ville de naissance. New York, c'est la femme immigrée qui part à la conquête du monde, qui lutte pour ses droits et pour le respect de l'égalité des droits des femmes. Paris, c'est la femme artiste, parce que c'est une Diva qui a sacrifié toute sa vie à la musique, à son art. Et quelque part, ce sacrifice fait aussi qu'elle ait connu la solitude. Parce qu'elle ne vit qu'à travers la scène. C'est comme une espèce de drogue. Aujourd'hui, elle a soixante-treize ans, mais elle continue à tourner, à faire des concerts dans le monde entier.
Excerpted from an interview in French with Pascale Obolo, Cameroonian filmmaker of Calyso Rose by Harouna Gorel, Africiné, during Fespaco 2013 in Ouagadougou, Burkina Faso.
Greetings Pascale, could you tell us about your film?
Calypso Rose is an artist. The first woman to have the title of queen of calypso and was part of the first feminist movement of Trinidad. All of her life she has fought for women's rights in the Caribbean. For me, she is an example that many woman may recognize in themselves, both western and African.
Calypso Rose is in the documentary competition...
Yes and it is my first time here at Fespaco. I am very happy especially because Rose has always wanted the film to be seen in Africa. I hope that the film makes its mark, because I find that it has an innovative visual wrirting for African cinema and that we need people who try to be innovative in their style, who try to push things further, to evolve filmmaking, to show another cinema, that is different, modern and that dialogues with the entire world. Working aesthetically is what interests me. And to show that through the aesthetic, one may tell, recount forceful stories that touch people.
So I am delighted to be interviewed by a critic because I myself have a revue of contemporary African art, Afrikadaa; I am the editor of the online review and I think that cultural criticism is important for us, artists. It allows us to pose questions about our work, to challenge ourselves and thus to also evolve.
Calypso Rose is a film that allows us to travel: to Trinidad, the United States, Africa. Why this choice?
It is constructed in a particular way. In my films, I work a lot with new visual writing, the evolution of film language. In each city, one discovers a facet of this woman's life.
Tobago is her birthplace. New York, it is there that this immigrant woman goes to conquer the world, she fights for her rights and for equal rights for women. In Paris, she is the woman artist, the Diva who has dedicated her whole life to music, to her art. And in some ways, because of this dedication she has experienced solitude. Because the stage is her life. It is like a drug. Today she is seventy-three years old, but she continues to do concert tours around the world.