20 December 2012

Brigitte Rollet : « Les réalisatrices africaines ne sont pas vues » entretien de Stéphanie Dongmo

               Brigitte Rollet et Sarah Maldoror
Propos recueillis par Stéphanie Dongmo, publié le 28 novembre sur Le Blog de Stéphanie Dongmo.

Brigitte Rollet, chercheur au Centre d'histoire culturelle des sociétés contemporaines (CHCSC) de l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines en France, elle a organisé un colloque international sur les « 40 ans de cinéma » de réalisatrices d’Afrique francophone, les 23 et le 24 novembre à Paris au Musée du Quai Branly et à la Bibliothèque nationale de France (BnF). Elle parle de l’enjeu de cette rencontre et des difficultés que rencontrent les femmes réalisatrices en Afrique.

Qu’est-ce qui vous a motivé à organiser ce colloque sur les 40 ans de cinéma des réalisatrices d’Afrique francophone?

En étudiant l’histoire des réalisatrices françaises, je me suis rendu compte qu’il y avait les mêmes problèmes de financement et les mêmes problèmes d’image. Ces réalisatrices ont toujours été un petit peu marginalisé dans les ouvrages d’histoire du cinéma. Il y a le fait de ne pas intégrer que le cinéma africain est aussi fait par les femmes. Je me suis dit qu’il fallait célébrer ces femmes qu’on ne célèbrera sans doute jamais et marquer l’émergence d’un cinéma fait par les femmes en Afrique.

Historiquement, la première réalisatrice africaine est la Camerounaise Thérèse Sita Bella avec son film Tam-tam à Paris en 1963, mais vous avez plutôt choisi la Guadeloupéenne Sarah Maldoror comme pionnière. Pourquoi ?

C’est vrai qu’il y a eu Sita Bella mais les films de Sarah Maldoror et de Safi Faye ont marqué. Je ne pense pas qu’on pourrait dire la même chose du film de Sita Bella parce qu’il est moins connu, il y a beaucoup de gens qui ignorent son existence, je ne sais pas où on peut le voir. C’est aussi le cas pour La passante de Safi Faye. En organisant ce colloque dans un lieu comme la BnF, je voulais aussi montrer la difficulté de garder un patrimoine de ces films,  rappeler qu’il y a des films qui disparaissent.

Quel est l’histoire des réalisatrices d’Afrique francophone ?

Elle varie selon les pays, selon qu’il y a une volonté politique de promouvoir le cinéma. Mais les femmes sont toujours un peu le parent pauvre du développement de la cinématographie, surtout dans les sociétés où les différences de sexe font que la place d’une femme n’est pas derrière la caméra. Quand on cherche des femmes, on les trouve. Mon souhait c’était de rendre visible cette histoire. Lire dans son intégralité sur Le Blog de Stéphanie Dongmo.