21 September 2012

Commémoration de la journée internationale de la paix : La nuit de la vérité de Fanta Nacro


À l'occasion de la journée internationale de la paix, 21 septembre, nous mettons en exergue le film, La nuit de la vérité (2005) de Fanta Nacro pour réfléchir à la paix "tant au sein des nations et des peuples qu'entre ceux-ci", le message que l'Organisation des Nations Unies voulait faire passer en consacrant cette Journée.


Un pays imaginaire d'Afrique noire. Après dix ans d'une guerre ethnique sanglante, un traité de paix vient d'être signé entre les Nayaks, ethnie du Président, et les Bonandés, opposants rebelles regroupés autour du Colonel Théo.

Ce dernier s'apprête à organiser chez lui une fête de la réconciliation à laquelle assisteront le président et son épouse. L'épouse du président n'oublie pas que son fils aîné a été massacré par les rebelles. Au fil de la nuit, les blessures se rouvrent et les conflits renaissent dans l'ombre. Tout semble se jouer sur le fil du rasoir. La tension monte peu à peu et la réconciliation semble vouée à l' échec. Pourtant, dans un moment de confusion extrême, certains protagonistes réussissent à arrêter l'engrenage de la haine, laissant espérer à tous une paix durable.

Quelque part en Afrique. Après dix ans d'une guerre civile sanglante, les Nayaks, ethnie du Président, et les Bonandés, rebelles rassemblés autour du Colonel Théo, sont sur le point de célébrer les accords de paix en organisant une fête de la réconciliation.
Mais le souvenir encore vivace des atrocités commises de part et d'autre assombrit peu à peu les festivités.

Fanta Régina Nacro laisse de côté l'humour de ses premiers courts-métrages pour témoigner sans détours de la violence de la guerre tout en défendant avec force l'idée d'une possible réconciliation entre les peuples.

"Comment oublier le Rwanda, le Soudan, le Congo… je voudrais faire de ce film une action contre l'atrocité, les conflits ethniques, la cruauté et la haine de l'homme".

Fanta Régina Nacro

Note d'intention

"Les bourreaux aiment la nuit, les assassins ont peur du jour".
Zehor Zerari, poète algérien

La nuit de la vérité est un film écrit à la mémoire d'un homme.
Accusé d'avoir fomenté un coup d'état, il fut d'abord torturé et emprisonné.

Une nuit, des hommes préparèrent un barbecue, l'attachèrent et le firent cuire à petit feu jusqu'au matin. À sept heures du matin, il mourait atrocement.

Cet homme était mon oncle.

Il y eût aussi ce vendredi noir où des musulmans de mon quartier, à Ouagadougou, s'entretuèrent à coups de couteaux et de machettes parce qu'ils ne s'entendaient pas sur le choix du nouvel imam. Des sages ont pu calmer les esprits et éviter une guerre civile.

Enfin, comment oublier la Yougoslavie, le Rwanda, le Burundi, le Soudan, le Zaïre, le Congo … mais aussi tant d'autres pays du monde confrontés à des guerres civiles ? Sur le thème des rivalités ethniques, nous avons voulu écrire un drame "shakespearien".

La violence et la cruauté n'y sont pas exposées avec complaisance, mais intégrées à une progression dramatique.