01 May 2012

Dyana Gaye: L’Atelier de la Cinéfondation, Cannes 2012


Des étoiles, réalisé par Dyana Gaye (France-Senegal) est parmi les quinze films sélectionnés à L'Atelier de la Cinéfondation (atelier de projets, pour faciliter la faisabilité d'un projet de film).

Dans le Livre des Projets de Cinéfoundation, Gilles Jacob, Président du Festival de Cannes et de la Cinéfondation, détaille les buts et objectifs de l’Atelier :

En créant L’Atelier en 2005, notre premier objectif était de sélectionner des projets de films très variés par leurs thèmes, leur distribution géographique et leur invention créative. Le second était de s’assurer que ces projets, soutenus chacun par un producteur ayant déjà réuni une partie du financement, pourraient être réalisés rapidement. Le troisième était de limiter la sélection à 15 projets pour assurer plus d’impact à ceux-ci et obtenir le meilleur résultat pour chacun.

Pour cette huitième édition s’expriment ainsi 15 voix singulières originaires de 14 pays, du réalisateur juste remarqué au cinéaste reconnu. Les projets, portés par des producteurs indépendants, traduisent le combat qu’ils mènent pour la défense et l’illustration d’un cinéma exigeant et novateur.

Biographie de Dyana Gaye

Née à Paris en 1975, Dyana Gaye étudie le cinéma à l’université Paris 8 où elle obtient une Maîtrise d’études cinématographiques. En 1999, elle est lauréate de la bourse Louis Lumière-Villa Médicis hors les murs pour son premier film Une femme pour Souleymane, qu’elle réalise l’année suivante. En 2004, elle réalise J’ai deux amours pour le projet « Paris la métisse » et est finaliste du programme Rolex de mentorat artistique. Son film Deweneti réalisé en 2006 connaît une très large diffusion nationale et internationale, reçoit le prix du jury au Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand en 2007 et est nominé au César 2008 du meilleur court métrage. Pour Un transport en commun, une comédie musicale qu’elle réalise en 2009, présentée en première mondiale au Festival de Locarno, sélectionnée à Sundance et à Toronto, Dyana est de nouveau nominée au César du meilleur court métrage. Elle travaille actuellement à son adaptation pour la saison 2013/2014 du Théâtre du Châtelet à Paris.

La présentation du projet Des étoiles commence avec une citation du poème, Le sable et l’écume (1926) de Khalil Gibran :

Ma maison me dit :« Ne me quitte pas, ton passé est ici. » 
La route me dit : « viens suis-moi, je suis ton avenir. » 
et je leur dis : « je n’ai ni passé ni avenir. 
dans sa maison du passé, le moi aspire à l’avenir. 
dans son chemin vers l’avenir, le moi porte avec lui son passé. 
seuls l’amour et la mort peuvent tout changer. »

Synopsis

Le temps d’une saison (un hiver), dans trois villes : Dakar, Turin et New-York, nous partageons les chemins d’exils de différents personnages. À l’occasion de l’enterrement de son mari, Mame Amy la new-yorkaise, revient à Dakar accompagné de son fils Thierno, 19 ans, dont c’est le premier voyage en Afrique. Sophie, 24 ans, quitte Dakar pour rejoindre son mari Abdoulaye à Turin. Il est introuvable. Abdoulaye arrive à New-York avec son cousin par l’intermédiaire d’un réseau de passeurs. À mesure que les jours passent, des résonnances se créent entre les parcours de ces personnages, dans la diversité des villes qu’ils traversent, pourtant toutes unies sous un même ciel étoilé.

Intention de la réalisatrice

Des étoiles parle du Sénégal aujourd’hui mais du point de vue de sa diaspora. Comme beaucoup de leurs compatriotes, Sophie, Mame Amy, Thierno, Abdoulaye et les autres sont tiraillés entre Afrique et Occident, passé et avenir, rêve et réalité, culture ancestrale et désir d’émancipation individuelle. Le propos du film n’est pas de juger des avantages ou des contraintes de l’émigration, mais d’être au plus près de ces destins, qui la plupart du temps ne sont réduits qu’à des statistiques. Car ces destins apparemment distincts, résonnent entre eux, à la manière d’une constellation, qui n’est autre que le dessin formé par plusieurs étoiles, qui se répondent à des milliers de kilomètres les unes des autres. Ce film est pour moi l’occasion d’honorer ce qu’au fond nous sommes tous : des gens de passage.

(Image de Dyana Gaye et textes cités proviennent du Livre des projets de l’Atelier de la Cinéfoundation)