03 April 2012

Osvalde Lewat: Sderot, Last Exit | Sderot, Seconde Classe

Osvalde Lewat:
Sderot, Last Exit | Sderot, Seconde Classe
 
Version française ci-après
 
A Glance at the International Women’s Film Festival at Créteil
Director: Osvalde Lewat (Cameroon)
Category: Long Documentary

Synopsis of film:

The film school of Sderot, located in the south of Israel 2 km from the Gaza border, is a microcosm of daily life in the country. Jews, Muslims, Christians, Palestinians, Israelis, left-wing radicals and nationalists share classrooms but rarely opinions. Here, cinema isn’t just an artistic pursuit. It is a nakedly political act. This film school is a sociological laboratory, confronting complex paradoxical ideologies and political positioning. It is a place of cultural geopolitics, intent on redefining perceived boundaries...

Interview with Osvalde Lewat by Michele Solle, January 26, 2012, republished from CLAP NOIR. Translated from French by Beti Ellerson.

Michèle Solle: How did you find out about Sappir College?

Osvalde Lewat: Erez, the artistic director of the school, saw my film Histoire de Nègres and invited me to the Festival de Cinéma du Sud in June 2009. I had never heard of it before. He telephoned me, we met in Paris. In fact, I stayed in Sderot for ten days, then, I returned to start filming. Avner, who is Ashkenazi, created the film programme at Sappir College. He grew up in a kibbutz and suffered a lot while there. In the film he describes it as a big orphanage, where he felt very much alone, even being part of the elite of society. Erez, also a film professor, and along with Avner, are anti-Zionist who want to break away from the single thought that prevails in their country. Their goal is to respond to the question: "Can one make art while obscuring the context? "
What kind of students does the school attract?

This is a highly rated school, fourth in the entire Middle East, it is considered a school for the brainy types because of the high level of the students. It is located two km from Gaza and the school officials promote total integration, so students from disadvantaged backgrounds may obtain a scholarship. For some of them it is only when attending the school that they meet Arabs for the first time. Some students are part of the ultra right. Students live in Sderot under exceptional conditions, which intensify their reactions.
Which is revealed in the scene of the football match on TV?

Exactly. In these endless confrontations, we find the best and the worst. In this scene, it’s the worst. After drinking, a few of them let loose and become provocative while on camera. "We are those from the back of the bus!" They claim their marginality, present themselves as dunces, are not interested in the utopian views of the school officials, and are openly anti-Palestinian. They are only interested in learning how to make films. They only make films for entertainment, which, in fact, are popular abroad.
What was the film shoot like?

There were four of us. I explained my intentions before filming. I do not steal any images, always leaving the camera in plain view. For example, in the scene where Erez analyses an excerpt of Nuit et Brouillard, I filmed continuously. There is a lengthy discussion between students followed by a synthesis, which is the point of departure for reflection. Everything begins with the film courses and evolves from them, going beyond technique. I also cut the odd scenes.
How did the people who were filmed react?

In this school where Israelis reflect on themselves through the camera, they found my film to be very honest. I am still in contact with some of them.
Why did you choose this topic?

Because it answers my question: What do people want to see? I also want to break with the single thought and I am looking for a method of analysis. I naturally gravitate toward social issues, which always end up political.
When presenting the film you mentioned having some difficulties, can you specify which ones?

I had difficulty finding funding. It started out well in terms of development aid, but when the filming started I didn’t receive anything. The blame may be placed on the political nature of the subject whose complexity was not very well received. When I went to Sderot for the scouting, I filmed on the spot thinking that I would return, but since I did not get the funding, I had to make the film with what I had, which explains the passages in voiceover.
What’s next?

I started shooting in Mali, with a (female) co-director. The subject: farmers whose land has been expropriated to sell to finance groups

Interview by Michele Solle, January 26, 2012 for CLAP NOIR.

Osvalde Lewat: Sderot, Seconde Classe


Un coup d’oeil sur Festival International de Films de Femmes de Créteil
Réalisation : Osvalde Lewat
Catégorie : Longs Métrages Documentaire
Synopsis du film

L’école de cinéma de Sdérot dans le sud d’Israël. À 2 km de la frontière avec Gaza. Un microcosme où la vie quotidienne entre juifs, musulmans, chrétiens, Palestiniens, Israéliens, radicaux de gauche, ultranationalistes est loin d’être un long fleuve tranquille… Une école de cinéma où l’enjeu de formation n’est pas seulement artistique, mais clairement politique, idéologique… Un microcosme, laboratoire sociologique d’Israël, où se confrontent des idéologies, des positionnements politiques complexes, paradoxaux... Le lieu d’une géopolitique culturelle qui entend faire bouger les lignes...
CLAP NOIR : Entretien avec Osvalde Lewat de Michèle Solle, le 26 janvier 2012. 
Michèle Solle : Comment avez vous connu le Sappir collège ?

Osvalde Lewat : Erez, le directeur artistique de l’école, avait vu mon film Histoire de Nègres et m’a invitée au Festival de Cinéma du Sud en juin 2009. Je n’en avais jamais entendu parler. Il m’a téléphoné, nous nous sommes rencontrés à Paris. En fait je suis restée 10 jours à Sdérot. Puis j’y suis revenue pour filmer. C’est Avner qui a créé la section cinéma du Sappir Collège. Il est ashkénaze, a grandi dans un kibboutz, en a souffert. Dans le film il explique qu’il l’a vécu comme un grand orphelinat, où il était plus que seul. Il fait partie de l’élite de la société . Erez, également professeur de cinéma et lui sont antisionistes et veulent rompre avec la pensée unique qui règne dans leur pays. Leur but est de répondre à la question : « Peut-on faire de l’art en occultant le contexte ? »
A quels étudiants s’adressent-ils ?

C’est une école très cotée, la quatrième de tout le Moyen Orient, elle est considérée comme une école intello, car les élèves ont un haut niveau. Elle se trouve à deux kilomètres de Gaza et les dirigeants favorisent l’intégration de tous : les élèves venant de milieu défavorisé peuvent bénéficier d’une bourse. Certains y rencontrent des arabes pour la première fois. Une partie des étudiants fait partie de l’ultra droite. Les élèves vivent à Sderot dans des conditions particulières qui exacerbent leurs réactions.
Ce que l’on découvre dans la scène du match de foot à la télé ?

Exactement. Dans cette confrontation permanente, on rencontre le pire et le meilleur. Dans cette scène, c’est le pire. Après avoir bu, ils sont quelques uns à se laisser aller et faire de la provocation devant la caméra. « Nous nous sommes ceux du fond du bus ! » Ils revendiquent leur marginalité, se présentent comme des cancres, ne se sentent pas concernés par l’utopie des dirigeants, se déclarent ouvertement antipalestiniens. Ce qui les intéresse, c’est d’apprendre à tourner. Ils ne font que des films de divertissement. Qui d’ailleurs s’exportent bien.
Comment s’est passé le tournage ?

Nous étions quatre. J’explique mes intentions avant de filmer. Je ne vole aucune image, j’ai toujours laissé la caméra bien en vue. Par exemple dans la scène où Erez analyse un extrait de Nuit et Brouillard, j’ai filmé en continue. Il laisse une longue discussion aller entre les élèves, puis il en a fait une synthèse qu’il oriente vers une réflexion. Tout commence par des cours de cinéma et tout évolue. On va au-delà de la technique...J’ai aussi coupé des scènes surréalistes.
Comment ont réagi les personnes filmées ?

Dans cette école où les Israéliens s’autoregardent à travers la caméra, ils ont trouvé mon film très honnête. Je suis toujours en contact avec certains d’entre eux.
Pourquoi avoir choisi ce sujet ?

Parce qu’il répond à mon questionnement. Que veulent voir les gens ? Moi aussi, je veux rompre avec la pensée unique et je cherche une méthode d’analyse. Je vais naturellement vers les sujets sociaux, qui finissent toujours par le politique.

Lire l'article en intégralité sur http://clapnoir.org/spip.php?article815


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